La Dreamcast connut à mon grand regret une fin prématurée (même si quelques éditeurs ont continué à produire quelques jeux en hommage à la console). Après moins de trois ans d’existence, la commercialisation cessait. Elle aura pourtant accueilli certains des meilleurs jeux qui aient existé. Jet Set Radio est, dans son genre, l’un de ceux-ci; Les critiques du jeu étaient excellentes, mais les ventes furent mauvaises. Il fut développé développé et édité par Sega.
Le jeu présentait pour la première fois la technologie du cell shading, ce qui rend l’animation très fluide et donne une grande puissance aux effets visuels. L’histoire prend place dans une ville nommée Tokyo-to, qui est divisée en plusieurs quartiers soumis à la guerre des gangs locale. C’est ainsi que le joueur, incarnant Beat au début du jeu (le gars avec la bombe de peinture sur la boîte du jeu), en vient à former les GG, et compte bien imposer sa loi en ville, à travers une guerre des tags; Ainsi un quartier recouvert de tags d’un gang est contrôlé par le gang en question. Mais les adversaires sont nombreux et peu dociles (en plus des gangs, la police est bien sûr de la partie).
Le tout se déroule dans une ambiance complètement enivrante; La bande-son est très dynamique, très jeune (beaucoup de hip-hop, électro, rock, de scratchs, de mixs…) – Je compte aujourd’hui encore la bande sonore de ce jeu comme étant l’une des meilleures – le gameplay est très accrocheur, rapide et fluide, on grinde sur tous les rails / gouttières de la ville (Les niveaux sont d’ailleurs très spacieux et souvent sur plusieurs étages), on fait un tag dès qu’on croise un emplacement – pour faire un tag il faut réaliser une séquence de touches – et la difficulté est relativement bonne. Beaucoup de décors sont destructibles, et un mode deux joueurs, dédié aux courses, donne un petit plus au jeu.
Tout le jeu est baigné dans l’ambiance d’un DJ local, le Professeur K, qui émet sur sa station radio pirate (Jet Set Radio). C’est lui qui incite les jeunes à la révolte, qui diffuse de la musique speed, et qui narre les cinématiques et divers évènements du jeu. C’est un personnage complètement déjanté qui, dès la cinématique d’introduction, met le joueur dans l’ambiance. Le jeu en lui-même était d’ailleurs complètement déjanté et hors du commun. C’est l’un des rares jeux qui n’ai pas été controversé à sa sortie malgré son caractère vandale.
Car la police prenait une part importante dans l’histoire; Si au début les moyens déployés se limitaient à une voiture de patrouille et quelques agents qui essaient de vous taper dessus et s’accrochent à vous, ce sont à la fin du jeu des hélicoptères, des tanks des agents spéciaux qui vous tirent dessus et vous traquent dans les rues de Tokyo-to. Chaque intervention de la police était accompagnée du Capitaine Onishima, dont les dialogues, les expressions et l’animation étaient « mémorablement » grotesques. On pouvait d’ailleurs l’immobiliser quelques secondes en lui faisant un tag dans le dos.
A l’époque où les jeux de sports extrêmes se limitaient à des « semi-simulations » comme Tony Hawk’s Pro Skater 2, Dave Mirra’s Freestyle BMX ou Cool Boarders (pour ne citer que ceux que j’ai actuellement en tête), Jet Set Radio révolutionnait le jeu de sports extrêmes; Il était bien sûr un jeu d’arcade pur et dur, aux graphismes révolutionnaires (premier emploi dans un jeu vidéo grand public du cell shading; Le concept est aujourd’hui très connu et a été utilisé dans l’industrie du cinéma, et réutilisé dans de nombreux jeux vidéos (la série des Dragon Ball Z : Budokai, Borderlands, The Legend of Zelda : The Wind Waker…). Les musiques étaient complètement dans le style du jeu – déjantées elles aussi – en bref, l’ensemble du jeu a été une vraie bombe.
C’est l’un des grands jeux qui ont contribué à faire de la Dreamcast une console d’anthologie. Ainsi, le jeu original n’a jamais été officiellement porté sur aucun autre support (A ma connaissance, Sega n’a jamais distribué de jeu Dreamcast sur une autre console qu’elle même). Une suite, nommée Jet Set Radio Future est sortie sur Xbox en 2002; Le jeu était réussi et s’est bien vendu, mais il n’a jamais eu auprès des gamers le succès du premier opus.
Pour l’anecdote, le jeu est sorti d’abord au Japon sous le nom de Jet Set Radio, mais était encore buggé et incomplet. Il a donc été réédité sous le nom de De La Jet Set Radio, qui donna Jet Grind Radio aux Etats-Unis (car une station de radio portant ce nom existait déjà), et le Jet Set Radio que nous connaissons en Europe.
Je ne compte plus les heures passées sur ce jeu. L’histoire, quoique complètement tordue, était intéressante et prenante, et le gameplay très excitant. J’ai passé des heures à parcourir la ville juste pour le fun, à m’amuser à passer des combos entre les rails, à m’acharner sur le mode histoire… Les personnages sont très variés, chacun a sa personnalité, sa technique et son style de tag (il y’avait d’ailleurs un éditeur de tag dans le jeu)… Je songeai d’ailleurs récemment à me racheter une Dreamcast , et l’un des premiers jeux à me me venir à l’esprit était… Jet Set Radio ! (ainsi que Resident Evil : Code : Veronica, Sonic Adventure, Blue Stinger et Crazy Taxi entre autres, mais nous y reviendrons un de ces jours).
Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jet_Set_Radio
http://www.listal.com/viewimage/1364779
http://www.oldandfun.fr/retro/Jet-Set-Radio
http://www.sega-mag.com/scans+jeux-maxi-89-7.htm
http://segahistory.free.fr/html/smilebit/jsr.htm
Et pour finir voici une petite vidéo de gameplay. Enjoy !